Avoir des objectifs…

C’est cool avoir des objectifs, ça fait sérieux. Ça fait organisé, déterminé, professionnel. Quand j’entends quelqu’un me dire qu’il s’est fixé des objectifs, je tressaille. Ma petite voix casse-couilles à l’intérieur me dit : « ouille, ouille et toi Violaine comment vont tes objectifs, je te paris qu’ils ne sont pas établis clairement et avec précision? De toute façon tu les as déjà probablement laissé tomber ou pire carrément oubliés. » Ouf pas si simple pour moi de parler d’objectifs sans rentrer directement dans la performance, les attentes inatteignables et la culpabilité.

Je veux atteindre plein d’objectifs! Être en forme comme une déesse, avoir une maison propre et organisée, être une bonne épouse soutenante (et sexy) pour mon mari, être créative, positive, forte, être un bon prof, une bonne cavalière, une bonne gestionnaire. Soutenir ma mère atteinte de l’alzheimer, écrire un livre et apprendre l’espagnol, faire du yoga, de la cohérence cardiaque et appliquer les accords toltèques. Et J’en passe… C’est clair, je suis une boulimique de l’objectif! J’en mange jusqu’à les vomir, j’en rêve jusqu’à ne plus pouvoir dormir…

Afin d’y voir un peu plus clair, je vais faire une promenade avec Régalo (jeune hongre de bientôt 4 ans), au bout de la route que nous empruntons s’élève la montagne. Elle m’apparaît grande et trop loin. Elle est un peu floue, mystérieuse dans son brouillard de neige. Je suis impressionné par sa hauteur et intimidé par son mystère. Régalo ne semble pas lui porter beaucoup d’intérêt. Son attention est attirée par ce qui nous entoure : les oiseaux, les arbres remplis de neige, les chiens qui courent. Il est un peu nerveux et il semble me dire : « mais c’est quoi le projet? Que fait-on? » Et je réalise que je ne suis pas vraiment avec lui, je suis déjà en train de gravir une montagne qui n’est pas encore là. Un peu confuse d’avoir provoqué cette insécurité chez lui, je me reconcentre sur notre marche. Je lui parle pour le rassurer et ralentis le rythme afin de moduler l’énergie. J’insiste un peu pour qu’il garde ses distances et que nous marchions chacun dans notre trajectoire. Je porte attention aux sons de nos pas sur la neige croustillante. Nos coeurs s’accordent, Régalo détend son encolure et moi les épaules.

La montagne est encore devant nous, mais elle ne m’impressionne plus. Au contraire, elle embellit le décor et rend notre ballade plus agréable.

Et si c’était ça des objectifs… une montagne qui donne du défi à notre vie sans enlever le sens à notre route. Car la route avec Régalo est merveilleuse et que je désire être présente à chaque pas que nous ferons ensemble.

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